Le point sur les recherchesLes maladies du bois menacent aujourd'hui le vignoble entier, sans distinction de cépage, de mode de production ou d’origine. Aucun traitement n’est encore suffisamment efficace pour limiter l’impact de ces maladies sur la productivité des vignobles et leur pérennité. Des actions sont déjà en cours dans diverses régions de France et à l’étranger. Dans ce cadre, le vinOpôle se propose d’être le relais de ces expérimentations dans le Val de Loire. Sur ce territoire, le site Techniloire fournit de multiples informations. Au niveau national, l'INRA fait le point sur les recherches en cours permettant d'entrevoir des avis de professionnels et de faire le point sur l'avancée des différents projets. Plus récemment, un projet de Chaire Industrielle en agronomie pour lutter contre les maladies de la vigne a vu le jour à Bordeaux. Ce programme est mené en partenariat par l'unité Santé et Agroécologie du vignoble de l'INRA-Bordeaux Sciences Agro et le producteur de Cognac Jas Hennessy & Co. Lire l'intégralité du communiqué de presse : |
Techniques de lutteDifférentes techniques de lutte contre les maladies du bois ont été mises au point, dont le recépage et le curetage. Au niveau des pépinières, le traitement à l’eau chaude des greffes permet de réduire l’incidence de P. chlamydospora et de B. obtusa. Concernant l’itinéraire technique, certaines techniques peuvent limiter l’incidence des maladies du bois. La SICAVAC a démontré l’intérêt de la taille Guyot Poussard. ![]() |
Trois maladies principales sous le terme de maladies du bois.
L'ESCA, terme introduit dès 1922. Caractérise la maladie du bois causée par la présence d’une pourriture blanche et par la forme apoplectique. La forme lente de l’ESCA, observée entre 1923 et 1931 est caractérisée par des digitations jaunes (pour les cépages blancs) ou rouges (pour les cépages noirs) entre les nervures qui elles,restent vertes. Une nécrose brune en position centrale et des ponctuations noires correspondant aux vaisseaux nécrosés peuvent être observées dans la coupe transversale des ceps atteints.
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L’EUTYPIOSE, causée par Eutypia lata a été identifiée en France dès 1977. Cette maladie engendre le dépérissement de la souche à plus ou moins long terme, en commençant par la mort d’un bras. Dès le printemps, lorsque le stade 6-8 feuilles est atteint, les premiers symptômes sont observables, soit sur le cep entier, soit localisés seulement sur quelques feuilles ou sur un bras. Les rameaux sont rabougris, les entre-nœuds sont courts et réguliers. Les feuilles, plus petites que la normale semblent crispées et peuvent éventuellement présenter des nécroses. Avant floraison, les inflorescences peuvent également sécher, puis subir une forte coulure ou millerandage donnant naissance à des grappes constituées de petites baies. De façon plus rare, le rabougrissement peut être observé plus tardivement dans la saison. Sur le bois, des zones gonflées renfermant les fructifications du champignon peuvent être observées, la nécrose brune, dure et située en position sectorielle est typique de cette maladie. |
Le BDA (Black Dead Arm) est connu depuis longtemps sous la forme d’apoplexie lente et peut être confondu avec la forme lente de l’ESCA. Associé à différents champignons tels que Diplodia mutila, le BDA a ensuite été relié à d’autres espèces telles que Botryosphaeria obtusa et Neofusicoccum parvum.
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Qu’est-ce que le dépérissement ?La notion de dépérissement désigne une baisse annuelle subie de la productivité du cep et/ou sa mort prématurée, brutale ou progressive, liée à une multiplicité de facteurs biologiques ou environnementaux et de pratiques agricoles pouvant affaiblir le cep sur la durée et/ou déclencher un processus qui s’avère irréversible en l’absence de moyens de lutte (C. Riou-IFV). Suite à l'impact économique grandissant de cette baisse de productivité et le peu de solutions apportées aux professionnels, un appel à projets "Plan National Dépérissement du Vignoble" initié en octobre 2016, a abouti au choix de neuf lauréats (dont 6 projets INRA, 2 projets IFV et 1 projet universitaire) en juin 2017 par le Ministère de l’Agriculture, FranceAgriMer et le CNIV (Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d’origine et à indication géographique). Une plateforme collaborative a été mise en place, afin de mutualiser les informations. Tout un chacun (vigneron, technicien) peut s’inscrire et apporter sa contribution. Une boîte à outils permet de partager les bonnes pratiques au vignoble, apporter des témoignages et conseils de formation. Elle présente les travaux de recherche en cours également. |
Lauréats 2017Ces premiers neuf projets abordent en grande partie les axes du plan Recherche-Innovation-Développement. La prévention et la maîtrise des risques biologiques sont fondamentales, mais l’approche globale se veut multifactorielle et transdisciplinaire, en incluant également les sciences sociales et économiques. |
Projets Lauréats 2018HOLOVITI (INRA) VITIRHIZOBIOME (INRA) EPIDEP (INRA) RISCA (IFV) TEST-EUTYPE (BNIC) |