Les agrosystèmes doivent être considérés comme des espaces multifonctionnels, durables. L’agroécologie s’appuie sur ces fonctions écosystémiques et se doit d’intégrer la dimension économique et sociale en plus de la dimension technique (Meynard, 2017). Ceci permettra l’évolution de la vision monofonctionnelle de l’agriculture à une échelle différente. Altieri, dans son ouvrage sur ce nouveau modèle agricole, définit l’agroécologie comme la science de la gestion des ressources naturelles (Alteri, 1995). Gliessmann et Altieri, grâce à leurs deux visions ont permis de définir l’agroécologie d’aujourd’hui. C’est un mouvement en marche depuis les années 80, qui correspond à une discipline scientifique, un mouvement politique et un ensemble de pratiques. Pour accompagner cette démarche, la France, 9ème pays européen consommateur de produits phytosanitaires, s’est engagée dans le programme Ecophyto I et II13 (Ministère de l’Agriculture de l’Agroalimentaire et de la Forêt, 2018). Celui-ci prévoit une réduction de 25% des produits en 2020 et 50% en 2025, mais le résultat à mi-parcours montre une augmentation de plus de 5% dans le secteur viticole.
|
|
Pour répondre à l’ensemble des enjeux évoqués précédemment, il est nécessaire d’accompagner les viticulteurs dans cette démarche de transition agroécologique en se focalisant sur différents axes de réflexion. L’architecture du système de culture à l’échelle de la parcelle peut être un levier intéressant concernant la gestion des maladies, l’intégration des pratiques agricoles dans son territoire mais également à l’adaptation au changement climatique. Michel Sebillotte a défini le système de culture comme « l’ensemble des modalités techniques mises en œuvre sur une ou plusieurs parcelles gérées de manière identique au fil des années. Chaque système de culture est caractérisé par la nature des cultures et, le cas échéant, leur ordre de succession, les itinéraires techniques (ITK) appliqués à ces différentes cultures et les éléments structurels (matériel végétal, densité de plantation, équipements avec les abris...) » (Sebillote, 1990). La construction d’un système de culture en viticulture repose sur différents éléments : conduite de la vigne, aménagement paysager et travail du sol, choix du matériel végétal et gestion phytosanitaire.
|